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Organisée à Paris par le Rameau le 8 juillet 2020, la Fondation RTE, représentée par son délégué général, a participé à la table ronde « l’engagement territorial des entreprises ».
Regard croisés d’entreprises et de fondations.
« J’aimerais témoigner en tant que délégué général de la fondation RTE de la contribution d’une fondation d’entreprise à l’interconnaissance des acteurs d’un territoire et à leur coopération, et comment elle peut soutenir la catalyse territoriale.
On veut parler de cet acteur particulier qui, introduit en petite quantité dans un écosystème, initie et accélère la réaction, c’est-à-dire le dialogue et la coopération entre les acteurs pertinents sur un même territoire pour la réussite d’un projet. C’est donc le rôle d’un tiers de confiance, neutre et bienveillant, mais actif.
Ce dialogue se fait au moins trois niveaux :
Une fois une relation de confiance établie et les premiers succès obtenus ensemble, ce dialogue est appelé à se poursuivre et s’approfondir.
Concrètement la Fondation RTE intervient en faveur du développement des territoires ruraux à travers le soutien à des entreprises de l’économie sociale et solidaire. Elle peut favoriser l’initialisation de ce dialogue et des coopérations entre acteurs pour davantage « jouer collectif » en intervenant à trois niveaux:
Je mettrais très volontiers un quatrième niveau qui est celui du jouer collectif entre fondations, ce qu’on appelle autrement l’impact collectif. J’en vois deux expressions. Une classique, lorsque différentes fondations s’associent pour mieux soutenir ensemble un projet précis et optimiser ses impacts. Une autre plus ambitieuse, lorsque des fondations font alliance pour concerter et coordonner les projets qu’elles soutiennent sur un même territoire, et renforcent ainsi sa dynamique et ses capacités.
Ce territoire est marqué par le rugby et les acteurs nous ont montré qu’ils jouaient déjà collectif. J’en tire 3 enseignements :
1/ Que nous étions en présence sur le département de Puy-de-Dôme d’un certain nombre de catalyseurs territoriaux, forts de leurs réalisations de co construction et de coopération, mais à des échelles distinctes : communale, intercommunale, pays, départements, massif central. Nous avons noté d’ailleurs que tous les territoires n’ont pas la même histoire et pas les mêmes acquis de coopération entre acteurs. C’est ce dont témoigne notamment l’existence et la pérennité des catalyseurs territoriaux, et il est important de doter les territoires qui en manquent de la capacité d’ingénierie de la coopération.
2/ Que ces catalyseurs territoriaux disposent de savoirs faire et de compétences professionnelles propres, en lien avec l’échelle à laquelle ils intervenaient. Cependant face à la spécificité et à la complexité des territoires, ils ont accepté de ne pas disposer seuls de toutes les compétences nécessaires et ont appris à les compléter grâce à des coopérations ciblées en recourant aux compétences d’autres acteurs, de sorte que chacun apporte ce qu’il a de meilleur pour le projet. Cet élargissement paraît acquis pour la coopération entre collectivités publiques, en progrès pour la coopération avec les acteurs associatifs ou académiques, moins fréquents cependant pour la coopération faisant intervenir des entreprises locales, et pas seulement pour leur financement, mais pour leurs capacités transformatives et structurantes.
3/ Que la co-construction des solutions est une étape indispensable et qui requiert du temps. Elle doit ensuite conduire à des alliances opérationnelles pour leur mise en œuvre. Le moteur n’en sera pas seulement les intérêts particuliers des alliés, mais le bien commun co-construit et l’impact social recherché pour ce territoire. A ce stade, la logique entrepreneuriale prend toute sa place avec ce qu’elle induit de responsabilité, de redevabilité, et d’efficacité, qu’il s’agisse de PME, d’ETI ou d’entreprise sociale. C’est la prochaine étape que nous voulons engager dans le massif central avec les catalyseurs territoriaux et avec les entreprises qui veulent exercer leur engagement territorial. »