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La Fondation RTE pour les ruralités intervenant dans un vaste et riche périmètre géographique et étant désireuse d'appuyer des initiatives en proximité, elle dispose de domaines d'expertise propres : les enjeux de cohésion sociale, la diversité des acteurs locaux publics, privés et de la société civile, les alliances possibles avec les acteurs locaux et nationaux notamment les fondations.
En revanche, elle compte sur les expertises des associations qu'elle soutient et de leurs partenaires locaux dans les nombreux champs d'intervention que recouvre son action : insertion par l'activité économique, transformation agricole et alimentaire, éco-construction, économie circulaire, mobilité inclusive et durable, tiers-lieux, incubateurs, initiatives de la jeunesse, liens sociaux et intergénérationnels.
Dans tous ces domaines, la Fondation RTE pour les ruralités est heureuse de pouvoir s'associer à des experts du sujet pour aider au succès des projets des associations qu'elle soutient : administrations publiques, fondations territoriales ou thématiques, centres ou réseaux de compétences, universités.
Enfin elle estime important d'accompagner les associations qu'elle soutient vers une plus grande autonomie et capacité d'agir. Elle fait ainsi intervenir des professionnelles aux côtés des associations pour les aider à gagner en compétences et en efficacité, notamment en matière de mesure d'impact et de transitions bas carbone.
Le programme Hors-Champ se donne l’ambition d’ouvrir la voie à de nouvelles réponses aux défis des jeunes et des femmes en milieu rural. Cette expérimentation sur trois ans vise à démontrer le rôle de l’économie sociale et solidaire (ESS) comme levier d’inclusion et de dynamisation des territoires, en mettant en lumière des publics trop souvent laissés « hors-champ ».
Fin 2024, la Fondation RTE pour les ruralités a initié un nouveau programme de trois ans en partenariat avec l’Avise, l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD) et l’Université Rurale Quercy Rouergue (URQR). L’objectif de cette démarche : accompagner l’émergence de solutions d’économie sociale et solidaire (ESS) en réponse aux défis et aux freins rencontrés par les jeunes et les femmes dans des territoires ruraux. Deux publics insuffisamment pris en compte par les pouvoirs publics et dans les projets que la Fondation soutient, pour mieux comprendre l’ensemble des enjeux auxquels ils sont confrontés (formation, emploi, mobilité, habitat, loisirs…). Pour mettre cette approche à l’épreuve du terrain et tirer des enseignements pour l'émergence d'innovations dans les territoires, la Fondation RTE pour les ruralités et l'Avise ont lancé deux expérimentations ancrées sur des territoires ruraux en Moselle et dans l'Aveyron.
Pour cela, la Fondation s’immerge dans deux territoires pilotes afin d’identifier leurs enjeux et co-construire avec les acteurs locaux des solutions adaptées à leurs enjeux. Pendant trois ans, elle s’appuiera sur une alliance d’acteurs nationaux et locaux : l’Avise au niveau national, l’ENSAD (en Moselle) dans le cadre de son programme Design des mondes ruraux et l’URQR (dans l’Aveyron), association d’éducation populaire œuvrant pour un développement social local. D’autres acteurs locaux viendront compléter ces principaux partenaires pour renforcer la coopération sur le territoire (associations en lien avec les publics cibles, collectivités, entreprises, écoles…).
Trois principes clés d’intervention :
Le programme Design des Mondes Forestiers, initié en 2024 par l'Ecole des Arts Décoratifs - PSL dans le cadre du programme national Design des territoires s’est associé à Hors-Champ pour contribuer à dynamiser les espaces ruraux par le design, en lien avec les acteurs locaux. Fonctionnant comme une résidence, un laboratoire et un bureau d’études, il mobilise durant trois ans des promotions d’étudiants (designers, paysagistes, architectes, sociologues…) en immersion sur le territoire de la Moselle, en région Grand Est. Ils auront pour mission d’identifier des solutions au croisement des enjeux de valorisation des écosystèmes forestiers et de l’attractivité des territoires pour les jeunes et les femmes.
Après une phase de diagnostic dit « sensible » auprès des acteurs et habitants pour identifier leurs enjeux, ils sont amenés à proposer et expérimenter des projets en réponse aux problématiques identifiées, en mobilisant les ressources locales : acteurs experts de la filière, collectivités, associations et habitants. A leur côté pour les accompagner dans leur démarche en vue d’identifier de nouvelles activités économiques socialement utiles, Le Filon, association ayant pour mission de faire émerger des projets d’ESS grâce au dispositif d’innovation sociale la Fabrique à Initiatives, dont le réseau national est animé par l’Avise.
Portée par l’URQR, association d’éducation populaire de plus de 30 ans d’existence basée à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), l’expérimentation du programme repose sur une démarche de recherche-action coopérative pour identifier et accompagner des solutions adaptées aux problématiques des jeunes en milieu rural.
Sur le territoire ouest aveyronnais, il s’agira plus particulièrement de mobiliser et mettre en recherche les jeunes du territoire et les parties prenantes des politiques jeunesses. Le dispositif de recherche s’appuiera sur des méthodes d’entretiens collectifs et de co-enquêtes construites avec les jeunes. Un conseil scientifique aidera à identifier et à la prioriser les enjeux locaux, et contribuera plus largement à la recherche sur les jeunesses rurales. Par la suite, ce travail permettra de faire émerger, prototyper et mettre en place des solutions de l’ESS qui participeront à la transformation effective du territoire, en mobilisant l’écosystème ESS local, en particulier le Pôle Territoriale de Coopération Economique (PTCE) d’Arvieu et la Fabrique à initiatives portée par Figeacteurs.
Les femmes et les jeunes en milieu rural font face à des obstacles spécifiques, encore peu ou mal pris en compte par les politiques publiques. Si les jeunesses rurales partagent les aspirations de leurs homologues urbains, ils souffrent d’un manque d’opportunités en matière d’éducation, d’emploi et de mobilité : éloignement des pôles de formation et des opportunités professionnelles, difficultés de mobilité, accès limité à une offre socioculturelle... Cette situation les contraint à vouloir partir de leur territoire et à un repli lié à des inégalités structurelles. Dans l’imaginaire collectif, réussir signifie souvent devoir quitter sa région.
Les femmes rurales sont, elles, confrontées à une double invisibilisation, liée à la fois à leur genre et à leur implantation géographique (Yaëlle Amsellem-Mainguy, sociologue autrice de « Les filles du coin »). Le manque d’infrastructures locales et la persistance des représentations des rôles genrés traditionnels, ainsi que le manque de solutions de mobilité et la rareté des services publics (crèches, structures d’accueil, accès aux services de santé et d’accompagnement) forment autant d’obstacles pour accéder à l’emploi et à la formation et accentuent de fait une forme de dépendance économique et sociale. En outre, bien que les violences intrafamiliales touchent toutes les catégories de population, près de la moitié (47%) ont lieu en zone rurale : elles sont victimes de violences physiques et psychologiques, mais aussi victimes de difficultés supplémentaires propres à leur environnement : éloignement des dispositifs d’aide, difficultés de prise en charge et en conséquence, sous-représentation dans les sollicitations des dispositifs de soutien.
Aux côtés des partenaires nationaux et locaux, la Fondation RTE pour les ruralités a également mobilisé l’expertise des acteurs experts de la recherche (Hélène L’Huillier) et de l’évaluation de l’impact social (Les Petites Rivières) pour documenter la démarche et nourrir les enseignements du programme.